Promenez-nous dans les bois de Phalempin pendant que le leu pindu n’y est pas… Car il était une fois dans l’actuel village de La Neuville, à l’orée du bois de Phalempin, une auberge du Leu Pindu à l’enseigne insolite. Pour violente qu’elle nous paraisse aujourd’hui, la coutume de pendre un loup en châtiment de ses crimes – ou supposés tels – fut pourtant une pratique répandue. Le grand méchant loup a peu à peu disparu des chroniques rurales ne laissant que des noms de lieux-dits pour témoignage de son passage. La dernière chasse au loup, dans notre région, aurait eu lieu vers 1871 à Planques près de Fruges dans le Pas-de-Calais. Il continue cependant de hanter les contes et les légendes de nos forêts et se glisse encore parfois au détour d’un chemin …
Pourquoi un loup pendu ?
Voici la version la plus répandue de la légende du Leu-Pindu (loup pendu en langue picarde ou patois ch’ti). Un grand loup qui avait l’habitude jusque-là de dévorer le bétail durant l’hiver, mangea un jour un enfant. Le père de celui-ci jura de le venger et poursuivit le loup jusqu’à le blesser, avant de l’enfermer dans une cage. Un procès se déroula et le loup fut condamné à être pendu. C’est le Seigneur de Seclin qui rendait la justice et le Leu-Pindu accueillait sans doute le tribunal où se déroulaient les ordalies ou « jugements de Dieu » , forme de procès à caractère religieux.Pourquoi le nom de drève des Morts ?
La drève des Morts désigne le chemin qu’empruntait jusqu’à la révolution française le cortège funéraire pour acheminer les défunts de La Neuville à Phalempin. La Neuville en devenant une commune à part entière et non plus un hameau eut droit à son propre cimetière.
Selon la deuxième version, il s’agirait d’un bandit de grand chemin dénommé Leleu qui aurait commis des méfaits, fut arrêté puis condamné à la pendaison en 1700 suite à une décision de justice, au Plouy, par ce même Seigneur de Seclin.
Les amours champêtres du Roi Soleil
La troisième version est plus coquine, si l’on peut dire… Le Roi Soleil était suzerain du châtelain de Phalempin avant le rattachement de la Flandre au royaume de France en 1667 et était dans la région durant le siège de Lille en 1708. Il aurait pris rendez-vous avec une galante dans une auberge de Phalempin. Pour l’accueillir comme il se doit, le maître des lieux a demandé à l’un de ses valets de guetter son arrivée. Mais une fois n’est pas coutume, le roi est ce soir-la en retard… De guerre lasse, le valet et la dame décident donc de s’occuper l’un de l’autre. Sur ces entrefaites, le roi surgit et, furieux, fait pendre l’infortuné guetteur.
Il existe une variante à cette version, plus romanesque. Le roi soleil serait tombé amoureux de Manon, la fille de l’aubergiste. Le roi qui devait quitter les lieux, avait promis à Manon de revenir. Manon partit dans une grange avec un jeune homme pour guetter le roi. Quand le roi revint, il les trouva ensemble et ne fut pas content. Il fit pendre le guetteur. Comme en patois, guetter se dit : « faire le leu », nous retrouvons ici notre « leu pindu ».
Alors à vous de choisir selon ce que vous inspirera votre balade !
Texte Catherine Meyza
NORD DÉCOUVERTE | INFOS PRATIQUES
Avec plus de 600 ha d’espace boisé, des étangs, un parcours sportif, des sentiers pédestres, cavaliers et VTT, une aire de pique-nique aménagée… la forêt de Phalempin est une des destination plein air favorite de la métropole lilloise. Autant dire, un lieu très fréquenté le week-end, surtout aux beaux jours.
Aire de stationnement principale, parking des Etangs : accès via D62A, entre Phalempin et La Neuville
Voici deux cartes qui compléteront le point information disponible sur place au niveau du kiosque.
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L’auberge du Leu Pindu, 1 rue du Général de Gaulle, 59 239 La Neuville | Plus d’informations sur leur site
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