Les amoureux des vieilles pierres et des récits fantastiques ont rendez-vous avec nous à la Table des Fées. Direction Fresnicourt-le-Dolmen, via le pittoresque D 57 qui serpente et grimpe comme le ferait une petite route de montagne. Panorama, mégalithe, pierre insolente, château fort, promenades entre gué et forêt… Nous voici partis pour une belle escapade en pays d’Artois.
Fresnicourt-le-Dolmen, les vestiges d’un site néolithique extraordinaire
Comme de nombreux mégalithes de notre région, il s’en est fallu d’un rien pour que le dernier témoin d’un site exceptionnel ne se transforme en cailloux pour la route, en bornes d’arpentage ou en boute-roue de voierie. Ces blocs de grès immenses et déjà sur place étaient une aubaine. Sans parler des ravages des guerres qui ont profondément modifié le paysage et le patrimoine ancien.
Les notices archéologiques du XIXe mentionnent l’existence d’un site immense composé de nombreux mégalithes. Grâce à Félix Lequien, nous en avons une idée assez précise avant les grands bouleversements qui l’ont fait en grande partie disparaître. À noter l’usage très en vogue à l’époque du terme « d’autel druidique » pour désigner un dolmen. Rappelons juste que les grandes migrations « celtiques » n’auront lieu que bien des années plus tard. Comptez même en millénaires. Restent que même s’ils ont pu se réapproprier des sites préexistants, la réalité historique est loin – très loin – de l’image d’Épinal de ces prêtres pratiquant des rites sanglants sur ces pierres dressées.
Fresnicourt aurait pu s’appeler Fresnicourt-les-Dolmens
Les blocs affaissés et visibles aujourd’hui sont ceux d’une ancienne allée couverte composée d’une dalle supérieure (3,10 m X 2, 20 m) et six dalles latérales. Les dimensions du mégalithe sont environ de 4 m de long pour 2,70 m de largeur. Son poids avoisine les 10 tonnes. Mais remontons le temps jusqu’en 1845, date du défrichage du petit-bois du hameau de Verdel.
Le site était composé de quatre autels de pierre qui devaient présenter à peu près la forme d’un losange couché horizontalement, dont les deux extrémités auraient été arrondies. Du côté de l’ouest, à l’angle obtus qui constitue la partie supérieure du losange couché, se trouve le dolmen encore aujourd’hui existant. Enfin, à l’instar du dolmen d’Hamel, Félix Lequien croit voir dans les cupules et les bassins sur la pierre supérieure la preuve d’une pierre à sacrifice.
Chacun des quatre dolmens étaient distant d’environ 37 m. Ils étaient reliés par des pierres levées qui formaient ainsi une enceinte commune en forme de losange. À l’intérieur, se trouvait un demi-cercle de petits menhirs était flanqué à l’est d’une double rangée de pierres dressées ; au centre, un autre menhir. Chaque dolmen occupait ainsi les quatre points cardinaux de l’ensemble. Au Nord, le relevé indique la présence d’un double gal-gal, deux éminences ou tumulus artificiels composés de pierres amoncelées, encore visibles en 1879.
En 1852, il ne reste déjà plus qu’un seul dolmen. Les « croqueteurs » ou tailleurs de grès avaient fait leur œuvre. La Table des Fées fut sauvée grâce à la mauvaise qualité de sa pierre. Des doutes quant à l’exactitude du relevé de Félix Lequien sont apparus très tôt. La présence à ses côtés d’un agent-voyer va emporter l’adhésion de la plupart des historiens. Si ce témoignage est exact, la composition exceptionnelle du site de Fresnicourt-le-Dolmen en fait un des centres néolithiques parmi les plus importants en France.
La légende des demoiselles blanches
Il ne faut pas se fier aux apparences et croire que le dolmen s’est endormi à tout jamais. Le colosse d’autrefois semble si paisible. En apparence seulement … Car certaines nuits, si vous avez le courage de veiller tard, il se pourrait qu’une musique sorte de sous terre et que des ombres blanches se mettent à danser. Prenez garde…
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Le dolmen de Fresnicourt-le-Dolmen en pratique
Accès libre- Localisation : 2 rue du Dolmen, 62150 Fresnicourt-le-Dolmen. Prendre la D 57 à la sortie de Fresnicourt en direction de Verdrel. Puis prendre la rue du Dolmen sur la droite. Il se situe à moins d’une centaine de mètres sur votre gauche.
- Possibilité de stationner
- L’approche au plus près du mégalithe est difficile pour une personne en situation de handicap.
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