La carrière Wellington à Arras est un lieu étonnant. Un des lieux les plus étonnants des Hauts-de-France. Un lieu qui fait vivre l’Histoire, celle de la 1ère guerre mondiale, mais pas seulement. L’extraordinaire ingénierie déployée par les troupes alliées, l’audace et la folie de l’entreprise, l’abnégation des tunneliers néo-zélandais, l’atmosphère palpable qu’on ressent en parcourant les salles et les galeries … Tout est saisissant, passionnant… En prenant l’ascenseur vitré qui mène 20 mètres sous terre, vous descendez au cœur d’une véritable ville souterraine. Au cœur d’une des pages les plus secrètes de la Grande Guerre.

Arras, une ville sur le front

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Arras, 1916, le conflit s’enlise. Les troupes françaises sont exsangues, les combats pour gagner quelques mètres sur la ligne de front sont effroyablement meurtriers en vie humaine, blessés et matériels de guerre. Le front aux portes d’Arras où les troupes allemandes semblent indélogeables. D’une tranchée à l’autre, d’un poste à un autre, il faut franchir ces fameux no man’s land, à découvert et sous les balles ennemies. Un exploit impossible. Les troupes alliées viennent en renfort des Français que le commandement redéploie plus au sud pour un autre point d’offensive.

Le 9 avril 1917, à 6 h 30 du matin (heure française), la bataille d’Arras s’engage : Britanniques, Australiens, Canadiens, Néo-Zélandais s’élancent. Ils sortent littéralement de sous terre à quelques mètres des lignes allemandes médusées. Un des objectifs emblématiques est la crête de Wimy tenue par les Allemands depuis octobre 1914. Le 12 avril 1917, les troupes canadiennes en 1ère ligne sont victorieuses, mais le bilan est lourd : plus de 10 602 tués ou blessés. Le mémorial de Vimy leur rend hommage.

Une des clés de cette bataille est l’extraordinaire ingénierie militaire imaginée et réalisée par les forces britanniques : se servir des carrières d’Arras, dont la carrière Wellington, pour abriter les troupes et les mener, dissimulées sous terre, au plus près du Front.

La carrière Wellington, dans les antres souterrains

vue intérieure d'une galerie de la carrière Wellington d'Arras, un article Nord Découverte

Lorsqu’on flâne sur les deux magnifiques places d’Arras, difficile de s’imaginer qu’une véritable ville court sous nos pieds. En effet, caves et  boves sillonnent le sous-sol, sur plusieurs niveaux et sur des dizaines de kilomètres. Depuis le moyen-âge, plusieurs carrières de craie sont effectivement exploitées jusqu’en centre-ville. En témoignent encore, sous les arcades de la Grand’Place,  les nombreux burgets qui marquent les entrées de caves et entrepôts marchands.

La position d’Arras sur le front même du conflit et la présence des nombreuses cavités souterraines font une combinaison idéale pour imaginer ce projet hors norme : relier la vingtaine de carrières existantes par des galeries qui vont aboutir à une quinzaine de sorties débouchant à quelques mètres des lignes allemandes. Le travail est confié pour l’essentiel aux tunneliers néo-zélandais et britanniques rejoints même par une poignée de sapeurs Māoris. Au total, en quelques mois, seulement, 500 hommes se relaieront pour accomplir ce tour de force. Creuser, aménager cet immense réseau électrifié avec dortoirs, hôpital, cuisine, salles de commandement, puits d’eau potable … Au final, un lieu de vie capable d’accueillir jusqu’à 24 000 hommes, les huit jours précédents l’assaut du 9 avril.

Une visite dans les profondeurs de l’Histoire

la sortie 10 qui permet aux visiteurs de remonter à la surface de la carrière Welligton d'Arras

La visite de la carrière Wellington nous permet, aujourd’hui, de parcourir environ 400 mètres des 22 km de galeries existantes. Images, sons, lumières, visites guidées, mémorial ainsi qu’une salle musée nous retracent fidèlement les conditions de travail et le contexte de guerre de l’époque. La remontée en surface par la sortie 10, nous fait vraiment toucher du doigt, ce qu’ont pu ressentir ces soldats quelques jours, quelques heures, quelques minutes avant l’assaut.

Pourquoi le nom de “Wellington” ?

Le réseau se divise en deux secteurs : Côté anglais, le secteur Saint-Sauveur, les galeries portent les noms de London, Glasgow, Manchester ou Liverpool. Côté Néo-Zélandais, le secteur de Ronville, les noms de Wellington, la capitale, Auckland ou Nelson.


NORD DÉCOUVERTE | LA CARRIERE WELLINGTON COTE PRATIQUE


 

  • Accès : rue Delétoile, 62000 Arras (15 mn à pied de la gare d’Arras)
  • Coordonnées GPS : 50° 16’ 50.502’’ N, 2° 46’ 56.7588’’ E
  • Tél 03 21 51 26 95 | Mail : contact@arraspaysdartois.com
  • Horaires : du lundi 7 au dimanche 20 février 2022 : Tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h. – A partir du 21 février 2022 : Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
  • Entrée payante
  • Visite accessible aux poussettes
  • Parking gratuit sur place
  • En bus : Ligne 7 arrêt Jean Jaurès | Ligne 4 arrêt Rex
  • Plus d’infos sur le site de la carrière

en-savoir-plusSi vous désirez en savoir plus sur les tunneliers Néo-Zélandais, nous vous conseillons également ce très beau site qui leur est consacré.


A VOIR ET A FAIRE A PROXIMITÉ DU SITE DE WELLINGTON

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vignette représentant la source miraculeuse Sainte-Bertille à Maroeuil
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vignette montrant le hameau d'Ecoivre dans l'Artoi
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