Faisons une toute petite incursion dans l’Aisne, à quelques pas de l’Avesnois, pour découvrir la chapelle Saint-Ursmer de Fontenelle et sa fontaine réputée miraculeuse. Un culte que nous partageons avec nos amis Belges et qui traverse les siècles jusqu’à nos jours.
Qui est saint Ursmer ?
Ursmer ou Ursmar serait né à Floyon, au hameau de Fontenelle, le 27 juillet 644 ou 645. Le jeune homme pieux devenu le disciple de saint Amand reçoit pour mission d’évangéliser les contrées de la Fagne et de la Thiérache qu’il connaissait bien. Sa pitié et ses prêches firent merveille et laissèrent dans son sillage nombre de chapelles. L’une d’elles, la chapelle de Fontenelle, serait construite, sur le lieu même de sa naissance. L’édifice actuel, quant à lui, date du XVIIe siècle. Le saint est encore particulièrement vénéré à Lobbes en Belgique, dont il fut l’évêque-abbé et où il s’éteint le 18 avril 713.
L’eau miraculeuse de Fontenelle et ses vertus bienfaisantes
Les prodiges annonçant à la mère d’Ursmer la naissance d’un fils promis à une destinée hors du commun ont peut-être incliné la population à lier le saint à l’enfance. L’étymologie et la consonnance de son nom, « ours » et « mare ou mer », pourrait également expliquer un culte unissant si étroitement la force et l’eau. En effet, il semble que la dévotion la plus prégnante attachée à la chapelle et la fontaine Saint-Ursmer de Fontenelle soit de favoriser la bonne marche et la croissance des enfants. Cette supplique regroupait ainsi les différents maux pouvant retarder ou affaiblir le nourrisson comme le rachitisme répandu autrefois, la scoliose ou encore les maladies infantiles. Hier comme aujourd’hui, les premiers pas d’un bébé sont une étape essentielle, attendue et forte pour sa famille. Un retard suscite toujours autant l’inquiétude sur sa santé ou ses capacités motrices.
Les demandes à saint Ursmer, une dévotion qui traverse les siècles
Comme souvent, les rites observés varient selon les époques. En effet, aujourd’hui, il ne viendrait plus à l’idée à personne, de baigner l’enfant dans le bassin naturel de la source ou de lui faire boire un peu d’eau comme c’était l’usage autrefois. On parle également des linges des nourrissons que les mères et les nourrices plongeaient dans l’eau pour les passer ensuite sur le corps de l’enfant. Une fois le vœu exaucé, il était d’usage de le jeter ensuite dans la fontaine. Aujourd’hui, ces « loques », petits chaussons, layettes et mouchoirs sont accrochés à la porte de la chapelle. Certains le sont en guise de prière, d’autres en remerciement.
Quelques mots sur le culte du saint ailleurs qu’à Fontenelle
Le culte de saint Ursmer, qui dit-on, ne « déçoit ni les croyants ni les incroyants », est encore très présent dans le Hainaut belge et français. L’église-collégiale éponyme de Binche conserve ses reliques. À Ormeignies, près d’Ath, la confrérie de Saint-Ursmer porte la statue du saint à travers le village lors de la procession annuelle, le dimanche le plus proche du 19 avril. On notera la particularité de cette statue du XVe siècle qui représente le saint sous les traits d’un enfant. Elle y est vénérée pour la guérison des maux d’yeux et les maladies contagieuses. Enfin, dans le Pas-de-Calais, la statue de saint Ursmer de l’église de Quesques fait toujours l’objet d’une dévotion pour la guérison des maux de dents. Maux dont le saint souffrit apparemment durant des années.
La chapelle et la fontaine de Fontenelle en pratique
- Localisation, rue du Lieutenant Dubois, 02170 Fontenelles
- Accès libre
- L’accès à l’étang se fait par une ruelle contiguë à une habitation.
- Pour accéder à la chapelle, il faut longer la mare sur la droite à partir de la pompe publique. Des blocs de béton permettent de traverser. Attention, l’endroit n’est pas toujours aisé. Il faut se faufiler à travers la végétation. Elle n’est pas accessible aux personnes en situation de handicap.
