Qui peut jurer qu’un frisson ne va pas vous parcourir le dos si d’aventure le diable venait à votre rencontre ? Et que benoîtement ce dernier vous promette monts et merveilles ? Mais ne prenez pas tout de suite les jambes à votre cou. Lisez plutôt toutes ces légendes où Lucifer, si brave qu’il soit, n’a pas toujours le dernier mot. Car à malin, malin et demi… Voici donc, après nos lieux hantés préférés, quelques petites promenades où le diable, raconte-t-on, n’est jamais très loin…


Au sommaire de ces balades de tous les diables

Les pierres tombées du ciel à Acq
Le siège du diable de Beuvry
La Vierge de toutes les frayeurs de Boeschèpe
La chaire grise du château d’Esne
Le boulet tapageur de Gauchin-Légal
La légende de Gambrinus, le roi carillonneur
La pierre du diable de Lécluse
Le gros caillou d’Oisy-le-Verger
La mare au diable de Pitgam


Des pierres tombées du ciel, les pierres jumelles d’Acq

vue d'une des pierres jumelles d'Acq

À deux pas du hameau d’Ecoivres, juste au pied du Mont-Saint-Eloi, nous avons rendez-vous avec deux pierres singulières. Les pierres jumelles ou Demoiselles d’Acq. C’est au bout d’une petite allée champêtre que vous allez découvrir ce site néolithique composé de deux gigantesques menhirs. Deux blocs de grès brut mesurant plus haut 3,30 m pour la plus grande. Mais que font-elles ainsi plantées dans un champ ?

Découvrez la légende des menhirs

Le siège du diable de Beuvry

le siège du diable de Beuvry

Elle paraît si inoffensive posée ainsi sur le côté de l’église Saint-Martin. Mais la prudence s’impose quand on s’en approche. La pierre taillée en chapiteau appartiendrait à l’édifice du XVIe siècle. Plusieurs croyances courent à son sujet. D’abord, qu’elle serait tombée, tuant un passant dans sa chute. Depuis ce jour, elle serait maudite. Mais on murmure aussi qu’elle se trouvait auparavant à l’entrée du cimetière. Elle y faisait office de reposoir malgré sa forme qui n’est pas allongée comme la plupart. Ces sortes de bancs de pierre servaient à poser le cercueil pour faciliter ainsi la levée pour les porteurs. Comme tout se qui touche à la mort, elles étaient entourées de tabous. Les chemins funéraires, les prières, les rituels, les sacrements venaient protéger les vivants.  Parmi les moments redoutés, la mise en terre, cette “ouverture” vers des mondes souterrains souvent peuplés de monstres et de diables. Est-ce pour cette raison qu’on dit que sous la pierre de Beuvry se cache une porte des Enfers ? Malheur alors à celui qui viendrait à s’asseoir dessus… Le diable s’en ferait une joie.

Notre-Dame de Toutes-les-Peurs de Boeschèpe

vue extérieure de la chapelle Notre-Dame-de-Toutes les -peurs de Boeschepe

Les mauvaises langues disaient que les visions du pauvre homme étaient bien davantage dues à son arrêt à la taverne qu’à autre chose. Mais les faits sont têtus. Chaque fois qu’il prenait par ce carrefour pour rentrer chez lui, le diable surgissait flanquant une peur bleue au fermier et à sa monture. Las de devoir faire un long détour, il prit alors une résolution …

Découvrez la curieuse tradition attachée à la chapelle

 

La chaire grise du château d’Esnes

vue de la tour échauguette de la chaire grise d'Esnes

C’est bien l’étonnement qui prévaut lorsqu’on découvre en contrebas de la route ce château aux allures de forteresse. Des oubliettes aux tours de garde couvertes de graffitis singuliers, cette demeure réserve aux visiteurs d’étonnantes découvertes. Et de tour, il en justement question. Levez les yeux vers cette tourelle  élancée qui semble si singulière dans sa forme et sa couleur. Les villageois d’Esnes la désignaient autrefois du nom de chaire grise…

On entre découvrir le château?

 

Le boulet tapageur de Gauchin-Légal

gros plan du gal de Gauchin-Légal et son socle

Les habitants de Gauchin-Légal ont si souvent mal dormi qu’ils ont fini par l’enchaîner. Car à force de réveiller en pleine nuit les maris trompés, les épouses aussi passaient des nuits blanches. Mais d’où vient cette pierre truculente et infernale qu’on appelle ici la pierre aux cocus ? Doit-on remercier notre diable infatigable mais très mauvais tireur ?

Où est donc retombée cette curieuse pierre ?

 

Gambrinus le roi carillonneur

fronton d'un estaminet avec la tête de Gambrinus roi de la bière

Si vous voyez une silhouette, confortablement installée sur un tonneau, levant sa chope au grès du vent… Ou un roi goguenard, à la trogne de bon vivant qui vous toise dans la rue… Ne cherchez pas. C’est l’emblématique Gambrinus, frère jumeau du dieu Bacchus. Il a gagné sa place au panthéon des figures légendaires de notre région et, surtout, des amateurs de bière. Car saviez-vous qu’on doit le précieux breuvage à un pacte diabolique ?

On raconte que notre bonhomme habitait Fresnes-sur-Escaut où il était carillonneur. Il était amoureux fou d’une jeune femme nommée Flandrine. Mais cette dernière ne voulait pas de lui. Un soir, plus désespéré qu’à l’accoutumée, il rencontra le diable. Le marché était simple : son âme en échange de 30 années d’une nouvelle vie et l’oubli de cet amour malheureux. Le malin eut même la largesse de lui donner quelques graines de houblon à planter et la façon de construire un carillon très spécial. Aux premières notes de l’instrument magique, les buveurs dansèrent. Et plus ils tournaient, plus ils avaient soif. La bière eut un tel succès que Gambrinus, désormais riche, fut anobli. L’homme était désormais heureux et lorsqu’un jour, il rencontra Flandrine, il ne la reconnut pas.

Mais le diable attendait son dû. Au bout des 30 années, il revint voir Gambrinus. Ce dernier se mit alors à jouer de son carillon, mais si mal que le diable s’enfuit ! On dit que ce truculent personnage vécut encore 100 ans et qu’à sa mort, à la place de son corps, on découvrit un tonneau de bière.

 

La pierre du Diable de Lécluse

vue de la pierre du diable de Lécluse en plein champ

À ceux qui vous diront que le diable n’existe pas… Montrez-leur la Pierre du Diable sur la commune de Lécluse. Et plus particulièrement les griffures laissées profondément dans la roche. Ils devraient réviser leur jugement. À moins que ce curieux petit gnome qui se détache du menhir ne soit l’auteur de ces marques intrigantes ? Qu’en pensez-vous ?

Et si vous alliez jusqu’à la pierre ?

 

Le gros caillou d’Oisy-le-Verger

vue dans une clairière de la pierre du diable d'Oisy-le-Verger

Au cœur de la vallée de la Sensée, tout au bout d’une allée tracée dans une roselière, voici notre menhir, isolé par temps humide, au milieu des marécages. Vous vous étonnerez sans doute de cette position insolite ? Inutile d’accabler les braves qui l’ont hissé là… Car c’est à un diable courageux lui aussi, mais bien moins malin, que nous devons aujourd’hui d’admirer ce géant de pierre.

On s’approche ?

 

La mare au diable de Pitgam

vue de la mare au diable de Pitgam

Cette jolie petite mare communale a des airs si paisibles que l’envie de s’y arrêter est souvent la plus forte. Après tout, à deux pas de l’église Saint-Folquin, que risquons-nous ? Mais, il se pourrait qu’en découvrant son histoire, vous regardiez bien différemment ces eaux tranquilles couvertes de nénuphars…

Envie de savoir pourquoi cette mare est sans fond ?